Lavoir dit du Chaney rénové en 2025

Lavoir dit du Chaney rénové en 2025

Le legs d’un bassin en pierre fut vraisemblablement fait en 1854 (date gravée sur la colonne) par le comte De Ville de Travernay (Substitut à Chambéry et avocat des pauvres).

Le 3 septembre 1802, des habitants du hameau du Chaney, situé sur la commune de Chambéry, voisine de celle de Jacob-Bellecombette, remettent au maire de la ville, une pétition accompagnée d’un plan. Les requérants demandent l’autorisation de déplacer une ancienne fontaine ainsi que deux réservoirs, pour en construire de nouveaux plus bas.

L’ancienne fontaine servant de lavoir et d’abreuvoir pour le bétail, l’eau qui croupit rend les bêtes malades. La construction d’une nouvelle fontaine devient nécessaire. Elle pourrait ainsi alimenter en eau potable les habitants du hameau et le bétail. Quant au réservoir, il pourrait servir à lutter contre les incendies.

Malgré les opposants au déplacement de la fontaine (quatre contre neuf requérants, qui prétendent que celle initiale leur appartient, et que toute innovation serait nuisible et préjudiciable à leurs intérêts et au bien public), le projet reçoit l’avis favorable de la mairie de Chambéry, de la préfecture du Mont Blanc, puis de la commune de Jacob-Bellecombette. Le plan de la nouvelle fontaine est homologué. Dorénavant, pour l’usage des ménages, l’eau pourra être récupérée au sortir du bourneau (borne-à-eau) prévu à cet effet. Un abreuvoir en bois (plus tard en pierre) sera destiné à l’usage du bétail. Un arrêté est pris, qui stipule l’interdiction de laver le linge dans le bassin sous peine d’amende.

Un des requérants du projet, Joseph Regard, propose pour l’avantage du bien public et celui des particuliers, que la fontaine soit installée sur son fonds, de financer sa construction, d’ouvrir le réservoir au-dessus du bassin, d’en supporter l’entretien, et de conserver la source en l’enfermant dans un coffre, ce qui permettra, selon les nécessités et les besoins, de la mettre à disposition du hameau. Les habitants conviennent des avantages que leur apportera cette nouvelle fontaine.

En 1859, le comte Amédée Greyfié de Bellecombe (propriétaire de la source), et l’entrepreneur Claude Brunet, conviennent des travaux à effectuer pour établir une conduite qui partira de la source pour rejoindre le bassin du village. Les frais de creusement du fossé dans lequel est établie la conduite, incombent au comte. L’entrepreneur répond de l’ouvrage et se charge pour les dix années à venir, de toutes les réparations qu’il serait nécessaire d’effectuer.

Le 28 février 1886, les habitants demandent la construction d’un toit sur le lavoir, au même titre que ceux des communes voisines qui eux sont couverts. La fontaine ayant été transformée en lavoir depuis plusieurs années (contrairement à sa destination première), elle nécessite un toit pour effectuer les lessives par mauvais temps. Plusieurs habitants du Chaney vivent de l’industrie du lessivage. La mairie de Chambéry approuve en 1887 la construction d’un toit et l’exécution des travaux de remise en état des conduites. Le comte Greyfié de Bellecombe, en autorise l’appui sur son mur, ainsi que le déversement de l’eau dans le puisard se trouvant sur son terrain. Le lavoir ne profitant qu’aux habitants de la commune de Chambéry, c’est cette dernière qui en assumera tous les frais. Les travaux sont confiés à l’entreprise chambérienne de travaux publics Michel et Guillon (aucun document attestant de sa réalisation n’a été retrouvé).

Les derniers travaux mentionnés dans les archives datent de 1921, et concernent un projet de renouvellement de canalisation entre le puisard et le lavoir communal.

Depuis quelques années, Les lavoirs font l’objet de restaurations. Ils sont devenus du patrimoine à part entière, témoins de l’histoire locale. C’est dans cet état d’esprit qu’en 2023, la commune de Jacob-Bellecombette et un collectif de citoyens, ont souhaité s’engager dans la restauration et la mise en valeur du lavoir communal du Chaney.