L’histoire de la commune
Un peu d’histoire
Dans les cartulaires de St Hugues, évêque de Grenoble, rédigés entre 1081 et 1132, il est fait mention de l’église de Jacob.
Au Moyen-âge, Jacob dépendait du Prieuré de Lémenc et Bellecombette, qui faisait partie de la paroisse de Montagnole, dépendait de la seigneurie de Villeneuve à Cognin.
En 1497, les deux villages furent réunis pour former Jacob-Bellecombette.
Très tôt, de riches chambériens, nobles et bourgeois, acquirent des domaines sur les pentes ensoleillées proches de la ville, comme l’atteste le cadastre de 1738. Outre les revenus du fermage, ils offraient à leurs propriétaires le charme de la campagne en été.
Peu avant la révolution française la commune obtint son affranchissement contre la somme de 2 174 L.
La période révolutionnaire fut assez calme à Jacob-Bellecombette. Le 14 octobre 1792, l’assemblée générale des habitants manifesta la volonté de demander la réunion de la Savoie à la France.
Le XIX° siècle est marqué par la reconstruction de l’église paroissiale St Maurice,grâce à la détermination de l’abbé GEORGES, curé de la paroisse de 1844 à 1879. Le Prince Royal (futur roi Humbert 1er d’Italie) posa la première pierre le 29 mai 1850 et offrit le maître-autel en marbre blanc. De style néo-gothique, elle se caractérise par ses proportions harmonieuses, ses vitraux offerts par la Reine Mère Marie-Thérèse et son mobilier. Elle a été restaurée en 1999. C’est au cours de ce siècle aussi que les Soeurs de St Joseph s’installèrent à Bellecombette, grâce au legs de Louise Borrel. » Le Couvent des Soeurs » édifié en bordure de la route du Mt Granier est familier aux jacobins.
Jacob-Bellecombette a compté deux grands artisans de l’annexion de la Savoie à la France en 1860, tous deux avocats et membres de la Cour d’Appel de Chambéry, Claude-Amédée Greyfié de Bellecombe, propriétaire du Chaney et Charles Dupasquier, propriétaire du Villard. Ce dernier fut nommé gouverneur de la Savoie au moment de l’annexion.
En 2010, à l’occasion du 150ème anniversaire du rattachement de la Savoie à la France, un fascicule de 4 pages a été édité suite à une exposition et une conférence dans notre commune.
Un site d’extration de pierres à meules au Moyen-Age
Des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour un important site d’extraction de pierres de meules à moulin, d’une voie et de deux bâtiments lors des travaux préparatoires à la réalisation de la Z.A.C. des Châtagneraies. Retrouvez en cliquant ici l’intégralité des explications et analyses livrées par le responsable scientifique de l’entreprise ayant réalisé les travaux (Extrait du n°80 de l’Echo des Cascades).
Le petit train à crémaillère, le tire-poil puis le métro sous Jacob Bellecombette
En 1857, MM Vissol et Duclos établissent à Montagnole la première fabrique de ciment qui durera pendant trois à quatre ans. Les fours étaient situés aux Domaines, sur la route du Granier, et le moulin à broyer la pierre aux Corneries.
En 1850, Jacques Chiron hérite d’un moulin à La Revériaz, près de Cognin, qu’il va utiliser pour le ciment. Il achète en 1863 un premier coteau à Montagnole qui se révèle de mauvaise qualité puis trouve un nouveau lieu d’extraction, dans la combe du Pontet, là où se trouvent encore les installations de l’usine actuellement désafectée, et construit un four à Montjay, près de La Reveriaz. A sa mort en 1890, la production atteint 2500 tonnes par an mais elle est freinée par la durée du transport avec des chars à boeufs qui empruntent depuis le site d’extraction du Pontet la route des Entremonts puis la route de Lyon jusqu’à l’usine de la Reveriaz.
Dans le même temps, une carrière de pierre à ciment est ouverte sur Bellecombette, au lieu dit « Tire-poil », par la famille Chatelain qui exploite déjà le moulin de Bellecombette sur le Nant du Pontet. Cette carrière est ensuite revendue aux fils de Jacques Chiron, Vincent et Lucien, qui vont moderniser l’oeuvre de leur père. Dès 1900, ils proposent de construire à leurs frais une route plus directe traversant toute la commune : refus du conseil municipal de Jacob.
C’est en 1908 que l’assemblée communale donne enfin son accord pour la construction d’un chemin… de fer à voie étroite (0,60 m) sur lequel circulera à partir de 1912, un tracteur à vapeur remorquant quatre wagons. Du fait de la déclivité prononcée de certaines rampes, cette voie est pourvue d’une crémaillère centrale, de façon à accroitre la motricité et le freinage du convoi. Du tracé de ce chemin de fer original qui fonctionnera jusqu’en 1924, il ne reste que de rares vestiges.
Partant des carrières de Montagnole, il passait au-dessous du coteau de Tirepoil en longeant le ruisseau, puis descendait à travers les prés du Sècheron; la voie coupait alors le chemin du Sècheron et franchissait plus bas le pont de la cascade.
A partir de là, il se confondait avec l’actuel « Sentier des cascades » mais en s’éloignat ensuite pour pénétrer en courbe dans la petite clairière (au-dessus de la résidence actuelle du Corbelet), et s’en aller à travers champs (aujourd’hui le Gran Pré) jusqu’à la route de Saint-Cassin, et de là, vers le chemin du Biollay et la traversée de la route de Lyon, avant d’emprunter la seconde portion du chemin du Biollay pour se rendre à la Revériaz, au terme d’un circuit de plus de 3,5 kilomètres.
En 1924, avec l’arrivée de l’électricité sur Jacob, le petit tortillard si pittoresque effectue son dernier voyage (Photo ci-dessous à gauche – Départ des bennes à Tire-poil, le dernier voyage du petit train…). Il sera remplacé par un télébenne mu par l’électricité. Sur un câble aérien sur 1800 mêtres, soutenu par de nombreux pylônes métalliques, court une noria de petites bennes, de la station de Tirepoil (Aujourd’hui rasée mais dont on peut voir le point de départ) jusqu’au tunnel de la Favorite. Afin d’assurer une tension constante du câble, d’énormes contrepoids étaient situés à l’emplacement de l’actuel parking de la pharmacie.
La rotation continue d’innombrables poulies emplissaient l’air, de jour comme de nuit, d’une sorte de symphonie mécanique où se fondaient bruisselment, chuintements, grincements et cliquetis : un mouvement « modérato » bien huilé…
Chargées chacune, à la descente, de trois quintaux de pierre concassée, les bennes remontaient vides, au retour de la cimenterie. 50000 tonnes de pierres par an sont ainsi acheminées.
Ce télébenne restera jusqu’en 1963 une véritable attraction touristique de Jacob-Bellecombette pour les promeneurs du dimanche !
En 1963, le broyeur est installé sur le site du Pontet et l’entreprise creuse deux tunnels où circule le “métro de Montagnole” : les wagons chargés de poudre arrivent directement aux fours de la Reveriaz. Ces tunnels passent sous Jacob Bellecombette pour relier Montagnole à La Reveriaz. A partir des années 1970, les fours sont aussi implantés au Pontet et le tunnel prolongé pour acheminer le ciment à Chambéry. Après avoir été rachetées en 1980 par le groupe Vicat, les cimenteries de Montagnole ferment en 1993.
Sources et informations, ainsi que larges extraits tirées d’un article de Guy ETIEVENT paru dans le n°30 (Avri-Juin 2003) de l’Echo des cascades, du site internet du Conseil Général de la Savoie, rubrique « Culture et patrimoine » ainsi que du livre de nos voisins : « Petite histoire de Montagnole » de Marif BACHASSON aux éditions « La Fontaine de Siloé ».
Sans doute beaucoup d’autres éléments dans le livre de Maurice VINCENT « Le métro de Montagnole – Histoire d’une cimenterie savoyarde ».
Le mausolée Charles Emmanuel Gaspard Grand
Un mausolée est situé devant l’entrée de l’église de Jacob-Bellecombette, au delà de l’ancien cimetière au millieu duquel se dressait une croix, toujours visible.
Le tombeau de Mr GRAND a été construit en 1893, suivant le plan qu’il avait dessiné de son vivant, au lieu qu’il avait indiqué, c’est à dire « en bordure de la route de l’église ».
Le tombeau est surmonté d’un buste en bronze, représentant l’avocat revêtu de sa robe. L’ensemble est abrité par un monument inspiré de l’art grec antique ; quatre colonnes cannelées, terminées par des chapiteaux composites, supportent un entablement dont la frise est décorée de triglyphes et de métopes. Un mot est gravé sur le fronton occidental – PAX – Ce fronton est surmonté de trois accrotères, sur les faîtes des deux colonnes, qui le portent, ces dates :
VI décembre MDCCCX – XXVII novembre MDDCCCXCII sur le tombeau lui-même, deux plaques de marbre gravées, sur la face ouest :
EMMANUEL GRAND
AVOCAT
Administrateur des Hospices
Bienfaiteur des pauvresSur la face nord, celle de sa femme :
Madame Veuve Emmanuel GRAND
née EXCOFFIER
1838 – 1898
Mais qui fut Charles Emmanuel Gaspard GRAND ?
Sa famille, originaire de Haute-Savoie, vient s’installer à Chambéry en 1785.
François GRAND, arrière grand-père d’Emmanuel GRAND a des fonctions importantes en Savoie, qui est encore italienne. Avocat, il est un des membres du Conseil Général du Mont-Blanc. Il représente la Commune de Jacob-Bellecombette à l’assemblée nationale des Allobroges, qui a comme misson de demander le rattachement de la Savoie à la France. Il est officier d’état civil; des actes officiels d’archive portent sa signature.
Hélas, à cette époque, sous le mandat de François GRAND, les biens de la cure, de la chapelle de Bellecombette des Ursulines, des Dominicaines, sont dilapidés, vendus à de riches acquéreurs de Chambéry et des environs et à des spéculateurs de la région. A ce moment là, son fils Pierre-Marie GRAND, épouse Catherine DOMENGET, et constitue alors son domaine de Jacob (17ha 86a, allant de la route de Saint-Cassin au chemin de la Cascade). Pierre-Marie GRAND devient conseiller municipal de Jacob-Bellecombette en 1820, meurt quelques années plus tard.
Charles Emmanuel Gaspard GRAND, son fils né à Chambéry le 6 décembre 1810, s’installe à Jacob, sur le domaine familial où ont été construite, par Joseph Samuel REVEL, Architecte à Chambéry, une maison de maître et une ferme. Actuellement, la maison de maître est occupée par le spersonnes agées de l’hospice de Chambéry et la ferme est la maison d’habitation du Directeur de l’hopital. (Attention : article original et texte de 1985)
Charles Emmanuel Gaspard GRAND est avocat à la cour d’appel de Chambéry. Il épouse Marie Françoise Bonne Hortense GOTTARET, puis en seconde noce Claudine EXCOFFIER.
Il est nommé Chevalier de la Couronne d’Italie à Jacob, il succède à Joseph MARTIN en 1876 et devient syndic, c’est à dire Maire. Il gardera ses fonction jusqu’à sa mort en 1892, le 27 novembre, « à 11 heure du soir ».
Son acte de décès est alors rédigé par son adjoint, Pierre TOCHON, et signé par deux témoins beaux-frères du défunt : Joseph et Maurice EXCOFFIER.
Sur un des quotidiens de l’époque, le courrier des Alpes du 1er décembre 1892, le décèt d’Emmanuel GRAND est aussi mentionné :
« Ce matin ont eu lieu les funérailles de Mr GRAND avocat, Maire de Jacob-Bellecombette, Vice-Président de la Commission des hospices. Une délégation du barreau, en robe, assistera aux obsèques. Maître ROSSET, bâtonnier, a adressé au défunt l’éloquent adieu de ses confrères. Monsieur REVEL a pris la parole, au nom de la Commission des hospices de Chambéry, auxquels Mr GRAND a legué son important domaine de Jacob ».
En 1893, Madame veuve GRAND, fait édifier le mausolée qui domine le « Grand Pré ».
Les différents maires qui se sont succédés à Jacob
depuis mars 2020 | Brigitte BOCHATON |
2014 à 2020 | Brigitte BOCHATON |
2008 à 2014 | Brigitte BOCHATON |
1995 à 2008 | Jean-Louis FAVRE |
1989 à 1995 | Auguste BERNARD |
1981 à 1989 | André GUICHON |
1965 à 1981 | Jean-Baptiste RICHARD |
1955 à 1965 | Marius DARVES |
1945 à 1955 | Léon SAVIT |
1944 à 1945 | Léon MURZON |
1936 à 1944 | Jean DE BUTTET |
1925 à 1936 | François Jérôme PORTAIL |
1907 à 1925 | Charles DUPASQUIER |
…? à 1907 | Jacques TOCHON |
1882 à …? | Joseph MARTIN |
1876 à 1892 | Charles Emmanuel GRAND |
Les Soeurs Saint-Joseph en Savoie
- Restructuration complète de l’ancien noviciat de Bellecombette pour créer des chambres confortables pour des personnes âgées, par transformation des anciennes chambres et création de nouvelles dans les combles ;
- Construction d’une nouvelle résidence, qui pourra, dans quelques années, lorsqu’elle ne sera plus nécessaire aux besoins de la congrégation, être utilisée à d’autres fins sans que sa transformation pour s’adapter à d’autres occupants, nécessite une restructuration coûteuse. Les 26 chambres sont suffisamment spacieuses pour devenir des studios, chacun ayant un garage à sa disposition.
Soeur Marie-Pierre Ruche
Retrouvez ici prochainement d’autres articles sur l’histoire de Jacob-Bellecombette… Notamment qui était Anne de Chypre, etc…
Histoire de Jacob Bellecombette
Appel à témoignages, photos et cartes postales anciennes, archives…
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Crédits photos montage haut de page et remerciements :
Photo cascade de Jacob : cg73, savoie-archives.fr
Carte postale ancienne sur geneanet.org
Photo Charles FOREST (1827-1915), ancien sénateur de la Savoie, décédé à Jacob Bellecombette à l’age de 88 ans. Plus d’infos sur senat.fr
Carte postale de 1965 de C. Suchère
Tableau du peintre savoyard Roger TERRIER (1917-1945), plus d’infos sur son oeuvre en cliquant ici.
Photo petit train à l’entrée d’un tunnel sous Jacob : Service Ville d’art et d’histoire, photothèque des musées de Chambéry, plus d’infos sur le document « laissez-nous conter le quartier du Biollay » en cliquant ici.